La « religion civile » des modernes : christianisme, individualisme et société politique

Soutenance de thèse de Simone Leotta (LIER-FYT), sous la direction de Bruno Karsenti (LIER-FYT).

Membres du jury :

• Bruno Karsenti (LIER-FYT, directeur de thèse)
• Gabrielle Radica (Université de Lille, rapporteure)
• Céline Jouin (Université de Caen Normandie, rapporteure)
• Frédéric Brahami (CESPRA) 
• Pierre-Antoine Fabre (CéSor)
• Mélanie Plouviez (Université Côte Azur)

Résumé : 

Que faire du legs théologico-politique qui accompagne les transformations des sociétés politiques contemporaines ? À l’aide de quels outils et de quels concepts est-il possible de l’analyser ? Encore, ce legs, que nous dit-il du statut de la « critique » dans les sociétés politiques contemporaines ? En se penchant sur ces questions, la thèse interroge la contribution ambivalente du christianisme au projet moderne. Pour ce faire, nous sommes partis de la formulation du problème qu’on trouve au chapitre VIII du livre IV du Contrat social de Rousseau : qu’il soit pris dans sa variante « Romaine » ou comme « Religion de l’Évangile », le christianisme est politiquement nuisible, et pourtant les modernes ont besoin d’une « religion civile » pour se représenter les rapports de justice qui sont immanents à la société à laquelle ils appartiennent. À partir de cette formulation du problème, en faisant dialoguer la philosophie politique et les sciences sociales, la thèse analyse le type spécifique de politisation qui est à l’œuvre dans et par la foi, en se penchant notamment sur la question de la « critique religieuse ». Ainsi, en prenant appui sur le décentrement du regard qu’autorisent les sciences sociales, la thèse montre non seulement que le processus d’individualisation n’efface pas la contribution religieuse à la formulation des idéaux de justice, mais aussi que par là même le lien entre l’héritage des Lumières et la modernité s’éclaire d’une lumière nouvelle.

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