Type d'événement, date(s) et adresse(s)Colloque
Du à 9h au à 18h30.
Aubervilliers. Place du Front populaire. Campus Condorcet. Centre de colloques. Auditorium 250.

Sciences sociales en danger ? Pratiques et savoirs de l'émancipation

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Sciences sociales en danger

Colloque « Sciences sociales en danger ? Pratiques et savoirs de l’émancipation »

Un événement pour répondre aux pressions, difficultés, menaces et fragilités auxquelles sont soumises les sciences sociales aujourd’hui.

Avec, pour le LIER-FYT, la participation de Bruno Karsenti, Cyril Lemieux et Dominique Linhardt.

Les sciences sociales sont-elles en danger ?

Quatre débats répondront à cette question :

  • Engagement dans les sciences sociales : contraintes et tensions dans le monde
  • Les sciences sociales dans la cité : demandes publiques, contraintes, expertises
  • Identités : objectivation, déconstruction et adresse
  • Autorité et autonomie des sciences sociales : construire une communauté de pairs.

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PROGRAMME

JEUDI 23 JUIN 2022

Ouverture par Bruno Karsenti (EHESS - LIER-FYT) et Isabelle Thireau (EHESS/CNRS - CECMC)

9h-13h — Session 1 - Engagement dans les sciences sociales : contraintes et tensions dans le monde

Les sciences sociales, en tant que savoirs critiques et émancipateurs, sont exposées aux tensions politiques des contextes où elles se produisent. Ces tensions varient selon les types de régimes, les régions, les conjonctures historiques, elles se traduisent par certaines contraintes exercées sur le débat public et les conditions de la recherche et de l’enseignement. Nous voudrions, dans cette table ronde, à partir d’une cartographie des situations, identifier les enjeux auxquels, aujourd’hui, l’engagement dans les sciences sociales est confronté.

Table-ronde modérée par Bruno Karsenti (EHESS - LIER-FYT) et Isabelle Thireau (EHESS/CNRS - CECMC)

  • « À quel point la science est-elle libre ? Création d’un index mondial », avec Janika Spannagel (Freie Universität Berlin, cluster d’excellence SCRIPTS)
  • « Les historiens face au poutinisme », avec Nikolay Koposov (Institut de Technologie de la Géorgie, Université d’Emory)
  • « Islamiser les sciences sociales en Iran », avec Marie Ladier-Fouladi (CNRS/EHESS - CETOBaC)
  • « La situation de l’enseignement supérieur et de la recherche en Chine au cours de la dernière décennie », avec Sebastian Veg (EHESS - CRH, Université de Hong Kong)
  • « Le droit subjectif et l’État de droit : qu’est-ce qu’un concept juridique ? », avec Olivier Jouanjan (université Paris 2 Panthéon-Assas)
  • « Réécrire l’histoire ? Menaces sur l’autonomie de la recherche et de l’enseignement en Pologne », avec Valentin Behr (Université de Strasbourg, laboratoire SAGE) et Ewa Tartakowsky (CNRS - ISP)

14h30-18h30 — Session 2 - Les sciences sociales dans la cité : demandes publiques, contraintes, expertises

Les sciences sociales sont dans un rapport intérieur à la cité qui justifie qu’on les interroge et qui fonde un certain nombre d’attentes légitimes à leur égard, que ce soit de la part des pouvoirs publics, des différentes parties de la société civile, des médias ou de l’opinion publique au sens le plus large. Ces mêmes attentes peuvent être émancipatrices lorsqu’un échange réflexif s’engage entre ces différents acteurs. Elles peuvent aussi tourner aux injonctions, et faire naître des contraintes qui menacent le libre déploiement de cette forme de savoir. Cette table ronde réunit des chercheurs et des chercheuses dont les expériences ou les recherches propres éclairent les bénéfices, mais aussi les risques et les ambivalences associés à cette implication dans la vie citoyenne.

Table-ronde modérée par Françoise Daucé (EHESS - Cercec) et Hamit Bozarslan (EHESS - CETOBaC)

  • « To whom does History belong? Society, Politics and Historiography », avec José Maria Portillo Valdés (Université du Pays Basque en Espagne)
  • « D’une organisation non-gouvernementale à une plateforme de recherche scientifique », avec Cengiz Aktar (professeur invité à l’Université d’Athènes)
  • « L’engagement pour la (re)connaissance du passé soviétique en Russie », avec Catherine Gousseff (CNRS - Cercec)
  • « Défis autour de la création d’un collectif africain d’universitaires et d’intellectuels », avec Lionel Zevounou (Université Paris Nanterre, CTAD)
  • « Main dans la main? Contributions, positionnements et paradoxes de la recherche en sciences sociales dans un programme franco-éthiopien de coopération bilatérale à visée patrimoniale », avec Eloi Ficquet (EHESS - Césor)
  • « "Sentinelles dans un monde autrement trop obscur" : considérations sur la fonction politique des sciences sociales », avec Dominique Linhardt (CNRS - LIER-FYT)

VENDREDI 24 JUIN 2022

9h-13h — Session 3 - Identités : objectivation, déconstruction et adresse

La fonction émancipatrice des sciences sociales les place dans un rapport à la fois essentiel et complexe aux identités individuelles et collectives de tout type. Par les procédures d’objectivation qu’ils mettent en œuvre, ces savoirs participent des pratiques réflexives par lesquelles les groupes se constituent et prennent conscience d’eux-mêmes, mais elles éclairent aussi les dynamiques d’individualisation qui les traversent, les conflits identitaires qui s’y accusent, les résistances et obstacles que rencontrent les identités nouvelles qui se construisent. Ce rapport analytique et critique aux identités représente aujourd’hui l’un des lieux polémiques les plus vifs, où le régime de connaissance des sciences sociales comme leur portée politique sont mis à rude épreuve. Nous voudrions, au cours de cette table ronde, décrire la façon dont ce lieu se configure, et peut être réinvesti en honorant les critères de scientificité propres aux sciences sociales.

Table-ronde modérée par Anne Lafont (EHESS - Cral) et Cléo Carastro (EHESS - Anhima)

  • « Identité incertaine. Transmission et discontinuité », avec Smaïn Laacher (Université de Strasbourg)
  • « L’identité est-elle (vraiment) un objet pour les sciences sociales ? », avec Cyril Lemieux (EHESS - Lier-FYT)
  • « Que pensez-vous de ce que vous voyez ? », avec Barbara Cassin (CNRS, membre de l'Académie française)
  • « Pour pratiquer la théorie politique, faut-il s’identifier ? », avec Jean-Yves Pranchère (Université libre de Bruxelles)
  • « Histoire du genre et des sexualités. Faut-il en finir avec l’identité ? », avec Sylvie Steinberg (EHESS - CRH)
  • « L’art autochtone au Canada : "l’émancipation" en question », avec Jean-Philippe Uzel (Université du Québec à Montréal, CIERA, GRIAAC)
     

14h30-18h30 — Session 4 - Autorité et autonomie des sciences sociales : construire une communauté de pairs

Si les connaissances produites par les sciences sociales peuvent jouir d’autorité dans l’opinion, c’est qu’elles se soumettent à des règles méthodologiques, à des modes d’administration de la preuve et de validation des énoncés qui valent pour l’ensemble de la profession. Ces critères sont définis de façon autonome, tout comme l’est l’évaluation de leur application par domaine de spécialité. Cette évaluation n’en est pas moins publique, sujette comme telle à la controverse et à la contestation. Dans la situation actuelle, la discussion publique a néanmoins pris des formes très radicales, allant parfois jusqu’au refus de scientificité. Mais surtout, c’est au sein même de la corporation savante que de tels conflits se sont accusés. Se pose alors la question, au sein des sciences sociales, de la construction et de l’autorégulation des communautés de pairs. C’est ce problème que nous voudrions aborder dans cette dernière table ronde, convaincus que les pratiques des savoirs de l’émancipation et les règles qu’elles s’appliquent à elles-mêmes doivent être réfléchies aujourd’hui à nouveaux frais.

Table-ronde modérée par Daniel Sabbagh (Sciences Po - Ceri) et Bruno Karsenti (EHESS - LIER-FYT)

  • « Les sciences sociales en procès et en conflit : la recherche sur le salafisme en France depuis 2015 », avec Nadia Marzouki (CNRS - Ceri)
  • « Pairs et impairs : les communautés savantes à l’heure de l’épistémologie située », avec Jean-Louis Fabiani (EHESS - Cespra)
  • « Les limites de l’évaluation par les pairs. Une étude de cas : le "négationnisme économique" », avec André Orléan (CNRS, Afep)
  • « Looking back at early attempts to create an emancipatory approach to the social sciences: the founding of the New School for Social Research », avec Judith Friedlander (Hunter College, The New School, SUNY Purchase)
  • « Fractured Sovereignties: Academic Freedom and Governance in Higher Education in the United States », avec Jennifer Mittlestadt (université Rutgers)
  • « Quand la polémique s’empare des sciences sociales. Comment faire face à la crise de la critique », avec Cédric Terzi (université de Lilleer, CEMS)
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