Oléron 2023 : Dynamiques de politisation et de dépolitisation dans les sociétés modernes

En septembre 2019 et 2021, plus de 50 membres du LIER-FYT se sont réuni.e.s sur l'île d'Oléron afin de discuter de "La dimension idéelle de la vie sociale" puis de "Nations et sciences sociales". Mêlant travail et détente, ce furent des moments fondateurs pour notre jeune unité. Du 18 au 22 septembre 2023, on remet ça ! Cette fois, 55 participant.e.s seront présent.e.s. Et il s'agira de travailler sur le thème des "Dynamiques de politisation et de dépolitisation dans les sociétés modernes".

Pour préparer l'évènement, n'hésitez pas à consulter le Dossier du LIER-FYT n°18 consacré à "La politisation".

La politisation est un objet classique des sciences sociales, désignant soit le rapport des individus à la sphère dite politique (souvent réduite aux partis politiques), soit la construction de certains enjeux par les membres de ces groupes dits politiques. Ces acceptions tendent ainsi à opposer la politisation des individus à celle des enjeux. Surtout, elles tendent à réduire la politisation aux rapports à la sphère politique professionnalisée ; ce qui peut être considéré comme une orientation trop étroite. Ainsi, le travail au sein du laboratoire ces dernières années a permis de formuler une conception différente du concept de « politisation ». Cette conception s’inscrit dans la lignée des travaux menés dans le cadre de la sociologie pragmatique pour observer la façon dont les acteurs, interprétant les problèmes qu’ils rencontrent et cherchant à désigner des responsabilités, peuvent être amenés à « monter en généralité », sans que cette dernière ne se rattache nécessairement à la sphère politique professionnalisée. Il s’agit de l’entendre comme un désencastrement des points de vue situés, qui, potentiellement, porte les acteurs à rejoindre le point de vue le plus réflexif accessible sur les interdépendances qui les lient, qualifiable comme tel de point de vue de la « généralité ». Toutefois, rien ne permet de dire a priori que tout processus de ce genre soit identique à un processus de politisation. Mieux cerner les conditions qui permettent de qualifier la « montée en généralité » observable comme un « processus de politisation » est l’un des enjeux centraux du séminaire Oléron 2023. 

Lundi 18 septembre

Après-midi (15h-18h) : 1^ère session. Politisation et distanciation

Animateur : Édouard Gardella

• Cédric Moreau de Bellaing et Dominique Linhardt : « Science et politique de la distanciation et la critique du maintien de l’ordre dans la France contemporaine »
• Cyril Lemieux : « La politisation comme distanciation "dans le monde" »
• Table ronde « Politisation et distanciation » : Bruno Karsenti, Régis Ponsard et Michel de Fornel

Mardi 19 septembre

Matinée (9h30-12h30) : 2^ième session. Politisation, État et critique

Animatrice : Julia Christ

• Gildas Salmon : « Politiser l’administration de l’empire colonial : supervision contre souveraineté dans l’Inde britannique »
• Jean-Philippe Heurtin (IEP de Strasbourg) : « Défétichiser le politique »

Après-midi (14h30-17h30) : 3^ème session. COVIPOL

Animateur : Dominique Linhardt

• Introduction. Cyril Lemieux : « Comment définir la politisation ? »
• 1^ère intervention. Noé Latreille de Fozières et Maxime Clément : « Marché et (dé)politisation) »
• 2^ème intervention. Édouard Gardella : « Critique du fait hiérarchique : une politisation par le travail »
• 3^ème intervention. Florence Lafine et Asmaa Martah : « Rapports générationels, socialisations professionnelles et politisation »
• Conclusion. Baptiste Legros et Marine Boisson : « Une enquête sur les freins et les opérateurs de politisation »

Jeudi 21 septembre

Matinée (9h30-12h30) : 4^ème session. Politisation et résistances

Animatrice : Marine Jeanne Boisson

• Alice Le Gall-Cécillon : « La professionnalisation du socioculturel comme facteur de politisation ? Les coordinatrices culturelles en prison »
• Emmanuel Saint-Fuscien : « Partir travailler « volontairement » chez l’occupant : un acte politique ? »
• Julien Blanc : « Les trajectoires de politisation de la résistance toulousaine »

Après-midi (14h30-17h30) : 5^ème session. Politisation et libéralisme

Animateur : Mathurin Schweyer

• Jean-François Colomban (Université Côte d'Azur) : « Le socialisme de Ludwig von Mises, ou l’ébauche d’une science sociale libérale comme réponse alternative aux processus de politisation des sociétés modernes »
• Auréliane Couppey, Thomas Mattei et Valentin Rio : « Psychologiser ou politiser : faut-il choisir ? »

Vendredi 22 septembre

Matinée (9h30-12h30) : 6^ème session. Politisation et responsabilisation

Animateur : Eric Lagneau

• Mischa Dekker : « Les appréhensions : un aspect central des processus de politisation dans les sociétés modernes ? »
• Anne Lafont (CRAL) : « L'incivilité comme processus de politisation : le déboulonnage des statues »
• Yannick Barthe : « La politisation comme "internalisation collective" des causes d’un problème » (titre provisoire !)

Comité d'organisation : Marine Boisson, Julia Christ, Édouard Gardella, Maëlle Partouche, Régis Ponsard, Mathurin Schweyer, Danny Trom.