Fabio Recchia

Doctorant.e
Pôle philosophie

Fabio RECCHIA

fabio.recchia@hotmail.com

Intitulé « L’œuvre de la société, la part de la conscience : la constitution de l’individualité dans les traditions durkheimienne et existentialiste », mon projet de recherches en philosophie sociale et politique est dirigé par Grégory Cormann (ULiège) et Gildas Salmon (CNRS) dans le cadre d’une codirection de thèse entre le CREPh et le LIER-FYT.

Présentation du projet de recherches

Les philosophies de la conscience et les sciences du social s’opposent comme le sujet et l’objet, le chaud et le froid, le bien et le mal. Cette opposition, qui constitue un clivage caractéristique de l’histoire de la pensée française contemporaine, est un fait épistémologique dont l’évidence paraît hors de doute. Le pari de mes recherches consiste toutefois à problématiser ce « grand partage », dont on peut situer l’apparition dans le structuralisme. Fort de constats formulés dans le champ des études sartriennes et de la philosophie des sciences sociales, je fais l’hypothèse que l’examen de la circulation d’un problème permet de surmonter cet antagonisme. Il s’agit du problème de la « constitution de l’individualité », qui pose la question de savoir « comment devenons-nous la personne que nous sommes ? ». Relus à travers ce prisme, les rapports réels et pratiques de la sociologie et de la phénoménologie française affichent en effet une proximité troublante. Il apparait que, à un certain degré de son élaboration, le projet scientifique de l’École française trouve son développement dans une analyse descriptive de représentations et de manières d’être qui mettent en crise la société. Réciproquement, le commentaire de ces objets conduit les phénoménologues existentialistes à resituer la conscience individuelle dans une totalité anthropologique : la situation dont dépend le façonnement d’une liberté qui peut faire l’objet d’une oppression en cas de contrôle social excessif. Entre relance sociologique de la philosophie et nouveau récit philosophique de l’histoire des sciences sociales, mon travail propose donc de substituer à l’image de leur guerre froide une enquête dont l’intention générale est de mettre en évidence leur lien de filiation et d’altération réciproque, tant sur plan épistémologique que d’un point de vue politique.

Publications

« La figure du délinquant. Essai de psychologie phénoménologique à partir du Saint Genet, comédien et martyr », dans G. Cormann et J. Englebert (dir.), Psychopathologie phénoménologique, dépassement et ouverture, Paris, Cercle Herméneutique, 2019, p. 33-56.

« D’un paradoxe moderne aux ambiguïtés de la phénoménologie », Bulletin d’Analyse Phénoménologique, 16, 2020/2, p. 1-18.

« Compte-rendu de J. Gayon (dir.), L’Identité. Dictionnaire encyclopédique, Paris, Gallimard, 2020 », Revue Philosophique de Louvain,118, 2020-2021/4, p. 691-693.

« Penser et combattre l’oppression ordinaire. Sartre, Beauvoir et les sciences sociales », Études sartriennes, 27, à paraître.