Louis Genton

Post-doctorant.e
Pôle droit

Mail : louisgenton@gmail.com

Champs de recherche 

Moyen Âge central et bas Moyen Âge ; histoire monastique ; histoire du droit médiéval ; archives et pratiques médiévales de l’écrit. 

Louis Genton est chercheur postdoctoral dans le cadre du projet Erasmus+ FoNTES - Fostering innovative training in the use of European legal sources.

Parcours

Après une licence et un master en histoire à l'université de Versailles Saint-Quentin, Louis Genton a soutenu en 2022 une thèse en histoire du Moyen Âge sous la direction de Pierre Chastang (Paris-Saclay), Adam Kosto (Columbia University) et Pierre Jugie (Archives nationales).  Diplômé de l'ENS Ulm et certifié en histoire-géographie, ses recherches portent sur l'histoire des pratiques monastiques de l'écrit du second Moyen Âge (XIe-XVe siècles). À la croisée des études en histoire, histoire du droit, sociologie et géographie, ses travaux s'intéressent aux formes documentaires (historiographie médiévale, mobilisation du droit savant, écrits pratiques) qui permettent la mise en ordre d'une domination d'Église au Moyen Âge. Ses recherches mettent en avant le rôle des pratiques d'écriture des moines dans la normalisation d'un système de gestion des archives, la territorialisation dudominium ainsi que dans la naissance d'une administratio reposant sur un contrôle accru des officiers monastiques. 

Thèse

L'institution et l'écrit. Une histoire documentaire de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés (XIe-XVe siècles) : https://theses.hal.science/tel-03936387

Résumé 

L'abbaye de Saint-Germain-des-Prés fait partie des grands monastères bénédictins parisiens qui disposent d'un riche ensemble de documents médiévaux produits entre les IXe et XVe siècles et aujourd'hui conservés aux Archives nationales et à la Bibliothèque nationale de France et à partir de leur examen, l'objectif de ce travail est de montrer : 1) comment les moines sont amenés au cours de deux épisodes de réforme à la fin du XIIe siècle et à partir du milieu du XIIIe siècle à inscrire l'écrit dans l’ensemble des pratiques sociales qui garantissent la stabilité institutionnelle de la communauté et 2) comment ces pratiques d’écriture font évoluer en profondeur les fondements du pouvoir monastique. 

Le premier moment consiste en la rédaction du premier cartulaire de Saint-Germain-des-Prés encore conservé à la fin du XIIe siècle. Aboutissement d'un long moment d'écriture de l'histoire à Saint-Germain qui a débuté dès le IXe siècle, cette cartularisation souligne un désir de maîtrise par l'écrit de la mémoire de l'institution qui se formalise en un véritable récit historique patrimonial. Cet épisode pose la question du rôle que l’écrit joue dans les processus de contrôle des hommes et des femmes, de territorialisation graduelle du pouvoir monastique et de mutation de l'autorité abbatiale. Le second moment de notre enquête est consacré à un tournant documentaire qui survient au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle et laisse des effets jusqu’au début du XVesiècle. L’écrit devient un élément incontournable du paysage institutionnel. Cette irruption engendre des reconfigurations des fondements de la domination monastique qui participent de la constitution d’un nouveau modèle d’équilibre gouvernemental.