Type et date de soutenanceSoutenance HDR

Depuis la commune. Histoires critiques des sociétés modernes

Florence Hulak Bruno Karsenti

Soutenance d'HDR de Florence Hulak, membre associée au LIER-FYT.

 

Le mémoire inédit s'intitule : Depuis la commune. Histoires critiques des sociétés modernes

Le manuscrit de synthèse s'intitule : La philosophie de l'histoire au présent. Épistémologie et politique.

Le jury sera composé d'Étienne Anheim (EHESS), Robin Celikates (Freie Universität Berlin), Franck Fischbach (Université Paris 1), Isabelle Kalinowski (CNRS), Bruno Karsenti (garant, EHESS), et de Judith Revel (Université de Nanterre).

La soutenance se tiendra à l'EHESS, 54 bd Raspail, 75006, au 7ème étage, salle 737.

Elle sera suivie d'un pot. Pour en faciliter l'organisation, merci de confirmer votre présence à l’adresse suivante : florence.hulak@univ-paris8.fr.

Résumé du manuscrit inédit : Depuis la commune. Histoires critiques des sociétés modernes.

Les premières sciences sociales portent un projet à la fois épistémologique et politique, dont l’unité repose sur une théorie de l’histoire. Elles ne prolongent toutefois pas, comme cela est fréquemment suggéré, les grands récits téléologiques de l’avènement de la modernité. Ce manuscrit montre, au contraire, qu’elles font reposer leur ambition critique sur des conceptions originales de l’historicité. Les communes urbaines médiévales ont joué un rôle décisif, souvent négligé, dans ce dispositif théorique. D’un point de vue épistémologique, le passage du concept philosophique de « société civile » au concept socio-historique de « société » s’est joué dans l’étude de la commune. D’un point de vue politique, la commune, étant perçue à la fois comme l’origine des idéaux modernes et comme antérieure à l’émergence des institutions étatiques et capitalistes, a rendu possible une critique interne des sociétés modernes, conduite depuis leurs propres normes. Deux grands modèles épistémologico-politiques d’écriture de l’histoire doivent toutefois être distingués au sein de ces travaux, bien qu’ils aient des sources communes et se soient croisés à plusieurs reprises.  Une trame historico-libérale réélabore le discours de la « guerre des races » pour dépasser l’impersonnalité des anciennes philosophies de l’histoire et identifier un sujet politique du devenir historique. Le récit des luttes menées par la « masse » contre ses oppresseurs depuis les premiers combats communaux trouve alors un corrélat scientifique dans l’analyse critique des sources, produites par ses adversaires. La trame sociologico-socialiste, de son côté, conçoit la société, non comme une masse demandant simplement à être libérée, mais comme une forme économique et politique organisée. Elle voit dans la commune médiévale le germe d’un mode inédit d’auto-organisation politique et sociale, depuis lequel les formes d’autonomisation des logiques capitalistes et étatiques qui caractérisent les sociétés modernes peuvent être critiquées. L’étude des histoires critiques de la modernité élaborées par les premières sciences sociales françaises et allemandes (1817-1920) est conduite à partir d’un corpus d’œuvres d’historiens, sociologues, économistes et juristes (Augustin Thierry, François Guizot et Jules Michelet ; Ferdinand Tönnies, Émile Durkheim et Max Weber ; Jean de Sismondi, Gustav Schmoller et Karl Bücher ; Henri Saint-Simon, Karl Marx et Otto von Gierke). 

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