Sociologie, philosophie : la modernité en question
Type de publication et date de parutionRevue
Paru(e) le

Sociologie, philosophie : la modernité en question

Archives de philosophie, 2013, n°4

Direction d'ouvrage

Bruno Karsenti

Auteur(s) Bruno Karsenti
Editions Centre Sèvres
Lien(s) externe(s) Centre Sèvres

Des sociologues et des philosophes se retrouvent autour de problèmes qu’ils estiment à la fois impérieux et communs, et travaillent ensemble à les résoudre. Tel est le cadre dans lequel prennent place les trois textes qui composent ce dossier. On dira – non sans inquiétude ni défiance – qu’il s’agit d’interdisciplinarité, terme qu’affectionne particulièrement l’administration de la recherche. Par devers soi, du côté de ses promoteurs les plus sincères et les plus conséquents, on espère qu’une fois mis en œuvre il ne sonnera pas trop creux. Or si cet espoir est souvent déçu, c’est qu’il n’y a en soi aucun intérêt à mettre en relation des savoirs spécialisés tant que rien ne le justifie au niveau des objets à connaître. L’interdisciplinarité ne peut revêtir une signification substantielle que lorsqu’elle est fondée dans l’ordre de la connaissance que les disciplines admettent, chacune pour son propre compte, comme constitutif de leurs démarches. Ce qui dépend d’une triple condition: que cette interdisciplinarité s’impose d’elle-même, de l’intérieur des disciplines concernées, pour des raisons réelles; que la convergence s’indique comme une visée commune à des approches distinctes, dont aucune ne perd la conscience du point de vue qui est le sien; qu’une certaine coaffectation ait lieu, qui n’est pas simplement la résultante lointaine d’un rapprochement progressif, mais moteur continu du travail, et donc, d’entrée de jeu, torsion imprimée à chaque discipline dans ses manières traditionnelles de procéder.

Partager ce contenu