Ni guerre, ni paix (2014-2017)

Les nouages de la violence et du droit dans la formation et la transformation des ordres politiques

Projet financé par l'Agence nationale de la Recherche (programme « blanc ». Convention n° ANR-13-BSH1-0003-01).

Durée: 3 ans (2014-2017)

Responsables : Dominique Linhardt, Cédric Moreau de Bellaing et Alexandre Rios-Bordes.

Ce projet de recherche vise à étudier de façon comparative des situations historiques et contemporaines dont le point commun est qu’elles se situent dans l’écart entre la guerre et la paix.

Dans cette perspective, il poursuit l’objectif de contribuer à l’étude de la formation et de la transformation des ordres politiques, en faisant l’hypothèse qu’un ordre politique peut se caractériser par le type de nouages de la violence et du droit qui s’y observent. Ces ordres politiques sont alors envisagés dans des moments d’épreuve, lorsque ces nouages de la violence et du droit subissent des dislocations, les rendant jusqu’à un certain degré incertains. Le résultat attendu de cette approche est de réduire l’indétermination catégorielle qui pèse sur une diversité de formes de conflictualité. Une originalité du projet est de traiter dans un même cadre des nouages de la violence et du droit ordinairement traités séparément, en refusant notamment d’opposer les problèmes de sécurité que rencontrent les sociétés libérales et les économies avancées et les problèmes endémiques de violence souvent considérées comme propres aux pays du Sud.

Le projet est porté par une jeune équipe de chercheurs qui associe anthropologues, historiens, juristes, philosophes, politistes et sociologues. Il se caractérise par plusieurs traits. Tout d’abord, une forte implication empirique dans la mesure où le travail sera entrepris sur la base de l’étude et de la comparaison de configurations socio-politiques précises. Ensuite, une attention portée à la temporalité historique étant donné que, si le projet est orienté par la problématique des nouveaux types de conflits réputés être apparus avec la « globalisation », seul un retour sur le passé permet de mesurer et de spécifier ce qui fait la nouveauté des configurations actuelles. Enfin, un effort conceptuel et réflexif puisqu’il s’agira de considérer comment les notions descriptives aussi bien qu’analytiques des sciences sociales et politiques sont directement affectées par les transformations subies par les nouages du droit et de la violence.

Ce projet est issu d’un séminaire qui s’est tenu pendant trois ans à l’EHESS et à l’ENS, au cours duquel la problématique commune a été peu à peu élaborée en même temps que l’équipe s’est progressivement formée.

Membres de l’équipe : Dominique Linhardt (sociologie), Cédric Moreau de Bellaing (science politique), Julie Alix (droit), Adam Baczko (science politique), Ségolène Barbou des Places (droit), Laure Blévis (sociologie), Sylvaine Bulle (sociologie), Olivier Cahn (droit), Marielle Debos (science politique), Quentin Deluermoz (histoire), Nicolas Fischer (science politique), Jérémie Foa (histoire), Ninon Grangé (philosophie), Deborah Puccio-Den (anthropologie), Alexandre Rios-Bordes (histoire), Danny Trom (science politique).

Membres du comité scientifique : Geneviève Giudicelli-Delage (droit), Dominique Kalifa (histoire), Bruno Karsenti (philosophie), Sandrine Lefranc (science politique), Cyril Lemieux (sociologie), Christine Lazerges (droit), Stephen Sawyer (histoire).