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Les inventions politiques du féminisme

Journée d'étude "Les inventions politiques du féminisme. Droit, travail et religion (XIXe-XXe siècles)" (co-organisée par le LIER-FYT et l'ANR Remous).

"Les inventions politiques du féminisme"

Lundi 27 avril 2020 - 9h30-18h

6 rue Thomas Mann - The University of Chicago - Center in Paris. Métro: ligne 14 - Bibliothèque François Mitterrand

Journée d'étude "Les inventions politiques du féminisme. Droit, travail et religion (XIXe-XXe siècles)(co-organisée par le LIER-FYT et l'ANR Remous).

Contact : ferrandostefania@gmail.com

Au XIXe siècle les mouvements socialistes et féministes surgissent conjointement : qu’est-ce que cela nous dit des luttes politiques qui ont eu lieu au sein de sociétés en cours d’industrialisation ? Et qu’est-ce qu’une telle histoire peut nous montrer de nos sociétés actuelles, des aspirations et des conflits qui les traversent ?

La journée d’étude mobilisera un double regard, sur l’histoire du XIXe siècle et sur l’actualité. Dans le cadre du socialisme du XIXe siècle, il s’agira d’analyser comment et pourquoi la question de la liberté et de l’égalité des femmes ne surgit pas comme une problématique accessoire : elle s’impose comme un enjeu constitutif de tout projet de réorganisation de la société. Si le travail est envisagé comme la source d’une nouvelle solidarité, il ne semble pas pouvoir faire émerger à lui seul les paroles et les pratiques de justice adaptées à des sociétés où le marché est progressivement désencastré des institutions collectives. L’élaboration de ces paroles et de ces pratiques amène souvent les socialistes du XIXe siècle à mobiliser un ordre de discours et d’action qu’ils définissent eux-mêmes comme « religieux ».

Mais, d’une manière plus surprenante, le tissage d’une nouvelle solidarité appelle aussi à transformer, en théorie et en pratique, les formes d’action et de parole des femmes au sein de la société nouvelle. Pour comprendre les enjeux et les raisons d’une telle transformation, on se concentrera ainsi, d’une part, sur les doctrines socialistes qui définissent le rôle des femmes dans la réorganisation des sociétés modernes et, d’autre part, sur les manières dont des femmes socialistes mettent à l’épreuve ces mêmes doctrines. On étudiera tout particulièrement les pratiques et les idées de solidarité qui émergent dans et par les associations constituées par ces femmes, afin de comprendre si et comment la portée novatrice de leurs pratiques et paroles politiques prend appui aussi sur des traditions religieuses.

En revenant ensuite sur le XXe siècle, il s’agira de questionner la portée et le sens des droits émergés des luttes des femmes pour la transformation du travail. Est-ce qu’il s’agit de droits à dépasser, dans la mesure où ils semblent liés à des stéréotypes de genre (selon une tendance qui s’imposerait actuellement) ? Ou est-ce qu’il faut y voir au contraire l’affirmation la plus radicale des droits sociaux, la défense la plus forte des relations sociales et vitales contre l’organisation libérale du marché ? 

Programme

Matin (9h30-12h30)

Stefania Ferrando (LIER-FYT & ANR ReMouS): Présentation de la journée

Discussion avec Michèle Riot-Sarcey (Paris VIII) : "Utopie, religion et féminisme". La discussion sera introduite par S. Ferrando

Edward Castleton (Université de Franche-Comté) : "L'anti-féminisme misogyne de Proudhon au miroir du désir masculin".

Après-midi (14h30-18h)

Isabelle Matamoros (LabEx EHNE) : "Féminisme et associations sous la monarchie de Juillet : les propositions de Flora Tristan".

Silvia Niccolai, (Université de Cagliari) : "Ne confondez pas les droits avec le droit ! Un bon conseil du « féminisme de la différence sexuelle » pour penser les chemins contemporains de l'État social".

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