Type d'événement, date(s) et adresse(s)Journée(s) d'étude

Institut de théologie protestante. 86 boulevard Arago, 75014 Paris.

La psychanalyse des enfants en débat

Rencontre publique autour de l'ouvrage "Mais pourquoi psychanalyser les enfants ?" de Pierre-Henri Castel.

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La psychanalyse des enfants en débat

À l’occasion de la parution de Mais pourquoi psychanalyser les enfants ? (Le Cerf, 2021), de Pierre-Henri Castel (LIER-FYT), le LIER-FYT vous invite à une présentation publique en présence de l’auteur, avec Michel de Fornel, Édouard Gardella (tous deux LIER-FYT), Catherine Perret (Université Paris 8) et Carlo Severi (LAS).

La psychanalyse a jusqu’à présent toujours été liée à un certain nombre de motifs théoriques récurrents : elle invoque des représentations mentales (inconscientes), qu’il faut déchiffrer à partir d’un matériel verbal (par exemple des récits de rêves), elle exige d’établir un rapport asymétrique spécial (le transfert) avec les patients et revendique la neutralité du jugement moral et social. L’ennui, c’est que la psychanalyse avec les enfants montre sinon tout autre chose, du moins des pratiques divergentes. « Faute » de pouvoir laisser associer librement les enfants sur le divan à propos des rêves de la nuit, elle s’appuie sur des dessins, des jeux, des contes et des fables, voire du théâtre (le psychodrame). L’engagement actif des thérapeutes qui jouent y est omniprésent. Enfin, les enjeux de socialisation et les fins morales y sont partout lisibles. Longtemps tenue pour mineure, elle a pourtant nourri des évolutions décisives de la psychanalyse dans la deuxième moitié du XXe siècle (de M. Klein à Winnicott). Mais c’est à l’ombre du modèle freudien de la cure d’adulte.

Mais pourquoi psychanalyser les enfants ? opère à cet égard un renversement radical. Ce travail présente une alternative résolument pragmatiste à la vision habituelle de la psychanalyse. Car il part des pratiques concrètes des thérapeutes, décrites en détail. Il traite leurs concepts comme des façons d’expliciter les règles qu’ils suivent d’abord implicitement dans des pratiques de soin qui ont une valeur sociale. Mais pour mener à bien ce projet, qui dé-psychologise et dé-naturalise la psychanalyse à un degré inédit, on est peu à peu conduit à réévaluer le statut des concepts d’image et de jeu, puis du langage et de la mémoire. On en vient pour finir à reconsidérer la nature de la célèbre notion d’efficacité symbolique. Soutenir que la psychanalyse d’enfant est un rituel thérapeutique dans les sociétés modernes soulève alors une série de difficultés qui feront l’objet des débats de cette demi-journée, à la charnière de la psychanalyse, de la philosophie et des sciences sociales.

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