Type et date de soutenance

Jouer dans les soirées jeux : Modalités d'engagement chez les joueurs.euses passionnés.ées autour d'une partie de jeu

Michel De Fornel Jean-Emmanuel Barbier

Soutenance de thèse de Jean-Emmanuel Barbier (LIER-FYT), sous la direction de Michel de Fornel (LIER-FYT).

Membres du jury :

Olivier Servais, Professeur Ordinaire - Doyen, Université Catholique de Louvain

Gilles Brougère, Professeur, Université Sorbonne Paris Nord

Thibault Philippette, Professeur, Université Catholique de Louvain

Emmanuelle Savignac, Maître de Conférence - Habilitée à diriger des thèses, Université Sorbonne Nouvelle

Olivier Caïra, Maître de Conférence, Université Paris-Saclay

Vinciane Zabban, Maître de Conférence, Université Sorbonne Paris Nord

(les deux premiers membres du Jury sont aussi les rapporteurs)

Résumé :

Cette thèse s’attache à décrire comment les joueurs.euses passionnés.ées structurent, s’engagent et réalisent la rencontre sociale que constitue une partie de jeu de société dans le contexte particulier que forment les soirées jeux. Le travail s’appuie sur des méthodes qualitatives de l’anthropologie, comprenant des pratiques d’observations participantes sur plusieurs terrains et des entretiens d’enquêtes, ainsi que la méthode de l’analyse conversationnelle à partir de captation vidéo de parties de jeu. Ce travail s’inscrit dans une réflexion générale portée par les sciences du jeu autour de la question de l’engagement ludique (Huizinga 1938, Henriot 1983, Csíkszentmihályi 1996, Brougère 2005, Calleja 2011, Kapp 2015, Caïra 2018) et s’appuiera en particulier sur les travaux de Goffman portant soit directement sur le jeu (Fun in Games 1961) soit sur les outils conceptuels des cadres de l’expérience (1974) et nourrit de réflexions récentes produites par l’analyse des situations (De Fornel 2000).

Ce travail exploratoire posera tout d’abord les bases du contexte social particulier qu’est la soirée jeu, et en particulier de l’importance de ces soirées dans les formes de participations de la communauté de pratique (Wenger 1998) et des liens qu’elles tissent avec les autres pratiques et réifications de cette même communauté. La thèse s’attardera ensuite sur le déroulement d’une partie et le détail des différents éléments structurants qui la constituent. Ce sera l’occasion de produire une description des aspects sociotechniques du dispositif ludique que constituent les jeux d’édition, et de s’intéresser à la façon dont les règles de la conversation ordinaire s’inscrivent dans le cadre d’une pratique de jeu. La dernière partie de la thèse vise à répondre à cette problématique de l’engagement ludique. En s’appuyant tout d’abord sur les discours normatifs tant sur les comportements attendus en jeu que sur les jeux eux-mêmes, pour en souligner l’importance donnée dans ces discours aux problématiques de l’engagement dans le jeu. Pour suivre sur l’étude des situations où cet engagement est soit menacé soit entretenu, construit et favorisé par les joueurs. Ce faisant, la thèse démontre comment différentes formes d’engagement ludique forment autant de ressources permettant de maintenir la rencontre ludique à travers notamment des mécanismes de transformations et de modalisation des cadres, et la mobilisation de particularité et ressources propres aux jeux, aux pratiques communautaires et à la conversation elle-même.

Mots clés :

Communauté de pratique, jeux d’éditions, rencontre focalisée, cadres de l’expérience, ethnographie, engagement.