L’actualité nous donne régulièrement à voir des situations caractérisées par des conflits collectifs et des violences armées dont il est malaisé à définir la nature et qui rendent difficiles la formulation d’un diagnostic sur l’état du collectif politique. Ce dossier de la revue Politix vise à explorer le projet de faire de ce type de contextes des objets de recherche à part entière, en esquissant ainsi une sociologie des formes politiques instables. Une série de cas ont été sélectionnés qui, sous le rapport des exigences comparatistes classiques, pourraient paraître trop dissemblables pour être confrontés les uns aux autres. Ces cas nous font en effet circuler de la fin du XIXe siècle au début du XXIe siècle, des pays dits du Nord aux pays dits du Sud, d’États démocratiques à des États « faillis ». Néanmoins, sous le rapport de l’angle qui est celui défendu dans ce dossier, l’hétérogénéité de ces cas devient au contraire une opportunité : celle de construire un espace de variation, volontairement large, qui permette d’expérimenter la nécessité de se doter d’outils analytiques pour appréhender des configurations qui s’affranchissant d’une partition nette entre guerre et paix.
En savoir plus sur les travaux menés au LIER-FYT au sujet de la légitimité de la violence