Comptes rendus des séminaires - Élodie Richard

2018-2019

Histoire sociale et politique des populations. « Comment les institutions produisent l’individu. Corpus et enquêtes »

Élodie Richard (LIER-FYT)
Morgane Labbé (CRH)
Paul-André Rosental (Sciences Po)

Compte rendu :

Dans le prolongement de ses réflexions sur l’auto-fabrication des sociétés à travers l’objet population, le groupe ESOPP a exploré cette année les façons dont les institutions rendent possible la construction de l’individu. La séance introductive a présenté le thème général du séminaire. Fondé sur la présentation de corpus et d’enquêtes saisis dans leur matérialité, et des questions méthodologiques qu’ils soulèvent, le séminaire a discuté de l’usage des données biographiques et statistiques, savantes et administratives, en montrant comment elles permettent de nouer parcours de vie, logiques institutionnelles et enjeux politiques. Cette introduction a été suivie d’une conférence inaugurale de Romain Huret consacrée à l’histoire du célibat aux États-Unis au XXe siècle.

Suivant son principe initial, le programme du séminaire était composé de séances thématiques mensuelles associant des interventions des membres d’Esopp et de leurs invités. Dans une première séance, Julien Caranton (post-doctorant à l’Université de Grenoble) et Christophe Capuano ont montré comment des archives de mutualités ouvrières pour l’un (à Grenoble au XIXe siècle) et d’associations d’aide à domicile (dans l’Ain au XXe siècle) pour l’autre, permettent de reconstituer des parcours individuels de salarié·e·s confrontés à la flexibilité de leurs revenus et à la précarité de leur emploi. Nous avons mis en évidence les caractéristiques communes à ces deux périodes, dans la façon de faire face à l’incertitude professionnelle et de tenter de réduire la peur du lendemain.

Une séance intitulée « Démographie et intimité » a ensuite réuni, autour de Fabrice Cahen, Morgane Labbé et Cyrille Jean (doctorant CHSP-Sciences Po). En prenant respectivement pour terrains les archives d’une enquête polonaise de 1932 sur la fécondité et le marché illégal du contrôle des naissances en France durant le deuxième tiers du XXe siècle, nous avons examiné le tissu d’interactions entre savoirs sur la population et expérience des praticiens de la santé, et mené une réflexion concrète sur l’interdisciplinarité et le chevauchement des frontières entre approches quantitatives et démarches qualitatives, entre sciences sociales et sciences de la vie.

Le séminaire s’est ensuite penché, avec Catherine Cavalin, sur les manières institutionnelles de « cerner les populations incernables ». L’administration des bidonvilles et de leurs habitants à Madrid sous le franquisme (Charlotte Vorms, Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne), et l’observation des modes d’évacuation et de mise à l’abri des migrants en Ile-de-France, en 2015 et 2016 (Stéphane Baciocchi, EHESS et Erwan Le Méner, Observatoire du Samu social de Paris) ont été comparées sur le plan de l’enregistrement des populations concernées, de leurs effectifs et de leurs mouvements. La séance a reconstitué la genèse de ces procédures (fichier administratif et policier dans un cas, enquête sociologique dans l’autre cas), tout en retraçant les circonstances de chaque évacuation et les chaînes de coopération entre acteurs publics, parapublics, commerciaux et militants qu’elles ont pu déclencher.

Menée par Mathilde Rossigneux-Méheust, une séance s’est appuyée sur les réflexions ouvertes par Jacques Revel et Jean-Claude Passeron pour « penser par cas », afin de questionner l’usage des cas et du matériau biographique chez les historiens des populations vulnérables. De la quête archivistique à la mise en récit, comment l’histoire sociale des populations intègre-t-elle le singulier ? Ces réflexions se sont nourries des interventions d’Elsa Génard (Centre d’histoire du XIXe siècle, Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne) et d’Anatole Le Bras (CHSP-Sciences Po), à partir de leurs thèses en cours respectivement sur les prisonniers et sur les aliénés au XIXe siècle.

Enfin, sous l’égide de Bernard Thomann, nous avons examiné de manière comparative dans quelle mesure les abondantes archives des compagnies houillères permettent de reconstituer les parcours des mineurs confrontés au boom de la reconstruction d’après-guerre puis au déclin de l’extraction charbonnière. Marion Fontaine (Université d’Avignon/IUF) pour la France, Marion Henry (doctorante au CHSP-Sciences Po) pour le Royaume-Uni et Bernard Thomann pour le Japon, ont retracé la capacité d’action des communautés de mineurs face aux technologies de gouvernement dont elles faisaient l’objet.

Historia moderna y contemporánea de las Españas : debates e investigaciones actuales

Élodie Richard (LIER-FYT)
Jean-Fréderic Schaub (CRH-GEI)
Bernard Vincent (CRH-GEI)

Présentation :

El seminario está dirigido a estudiantes de Máster (1 y 2) que deseen debatir en torno a la actualidad historiográfica sobre las sociedades españolas, peninsulares y americanas, coloniales y post-coloniales, tanto en la época imperial, cuanto en el periodo nacional o contemporáneo. Los tres profesores comparten la idea que el conocimiento de los diversos periodos (moderno y contemporáneo) y de los territorios (peninsulares y ultramarinos) son imprescindibles para poder enfocar cualquier investigación histórica sobre las Españas con la necesaria distancia crítica. Las clases, las discusiones y las lecturas propuestas serán en español (castellano) durante todo el seminario.

Mondes ibériques

Élodie Richard (LIER-FYT)
Natalia Muchnik (CRH-GEI)
Jean-Paul Zuñiga (CRH-GEI)
Antoine Roullet (CRH-GEI)
Jordi Canal (CRH-GEI)
Wolfgang Kaiser (CRH-GEI)
Catarina Madeira Santos (IMAF)
Sébastien Malaprade (CRH-GEI)
Jeanne Moisand (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Enric Porqueres i Gené ✝ (IIAC-LAIOS)

Présentation :

Le séminaire collectif « Mondes ibériques » est consacré à la présentation et à la discussion des travaux de recherches sur les mondes ibériques, aux périodes moderne et contemporaine. Il concerne ainsi aussi bien la péninsule Ibérique que les empires coloniaux, en Afrique, en Asie et aux Amériques. Ce séminaire est conçu comme un lieu de formation à la recherche. Il accueille des étudiants de master et de doctorat inscrits à l’EHESS ainsi que dans d’autres universités, mais il est également ouvert aux chercheurs et aux auditeurs libres. Certaines séances sont consacrées à la présentation des travaux des membres du GEI, d’autres à des chercheurs invités et laissent une large part à la discussion collective. 

2019-2020

Mondes ibériques

Élodie Richard (LIER-FYT)
Natalia Muchnik (CRH-GEI)
Jean-Paul Zuñiga (CRH-GEI)
Antoine Roullet (CRH-GEI)

Présentation :

Le séminaire « Mondes ibériques » est consacré à la présentation et à la discussion des travaux de recherches sur les mondes ibériques, aux périodes moderne et contemporaine.

Il est co-ordonné par les membres du GEI (Groupe d'Études Ibérique - CRH) et concerne aussi bien la péninsule Ibérique que les empires coloniaux, en Afrique, en Asie et aux Amériques. Ce séminaire est conçu comme un lieu de formation à la recherche. Il accueille des étudiants de master et de doctorat inscrits à l’EHESS ainsi que dans d’autres universités, mais il est également ouvert aux chercheurs et aux auditeurs libres. Les séances laissent une large part à la discussion collective et sont consacrées à la présentation des travaux des membres du GEI ou d’autres à des chercheurs invités.

2020-2021

Histoire sociale et politique des populations. Biopolitique et risques.

Élodie Richard (LIER-FYT)
Paul-André Rosental (Sciences Po)

Compte rendu :

Yohann Aucante (EHESS), Luc Berlivet (CNRS-Cermes), Christophe Capuano (Université de Lyon 2), Fabrice Cahen (INED), Julien Caranton (Université Grenoble-Alpes), Catherine Cavalin (CNRS-Irisso), Marie-Emmanuelle Chessel (CNRS, CSO), Grégory Dufaud (IEP Lyon), Morgane Labbé (EHESS), Anne Rasmussen (EHESS), Judith Rainhorn (Université Paris I et Maison française d’Oxford), Élodie Richard (CNRS-Lier), Paul-André Rosental (Sciences Po, CHSP), Mathilde Rossigneux-Méheust (Université de Lyon 2), Yann Scioldo-Zurcher (CNRS-EHESS), Alessandro Stanziani (EHESS), Marie Thébaud-Sorger (CNRS) et Bernard Thomann (INaLCO & Maison française du Japon), ont animé le séminaire.

Le séminaire, qui s’est tenu sur la base d’une séance mensuelle de quatre heures, en format hybride, s’intitulait cette année « Biopolitique et risques, XVIIIe-XXIe siècle ».

Après une séance introductive couronnée par une Keynote Conference de Marion Fontaine (Université d’Avignon) sur l’histoire longue de la désindustrialisation en France dans la seconde moitié du XXe siècle, le séminaire a consacré deux séances à la question de l’épidémie de covid-19 et sa saisie par les sciences sociales. La première, qui était organisée par Yohann Aucante, a proposé une analyse comparative de la gestion politico-sanitaire de la pandémie, tant du point de la mobilisation des savoirs (exposé de Yohann Aucante sur les constructions et luttes d’expertise en Suède) que de celui des mobilités humaines provoquées par la diffusion du virus (présentation d’Olivier Telle, CNRS-Centre de Sciences Humaines de New Delhi) aux États-Unis, en Suède, en France et en Colombie. La réaction proprement politique, notamment en termes de « réponse » populiste à la crise sanitaire, a pour sa part fait l’objet d’une intervention de Daniel Beland, de l’Université McGill à Montréal, sur le Brésil et les États-Unis.

La seconde séance sur la pandémie était centrée sur les transformations médicales induites par la crise du covid. La première partie, organisée par Fabrice Cahen et Paul-André Rosental, s’est ouverte sur un exposé de Luc Berlivet et Ilana Löwy (Inserm-Cermes 3) portant sur les controverses scientifiques (dont celles relatives à l’efficacité de l’hydroxychloroquine et de la chloroquine), l’activisme thérapeutique et les données médicales. Elle a proposé notamment une historicisation de l’institutionnalisation du recours à la randomisation et de l’essor de l’Evidence Based Medicine, ainsi que des critiques dont ces méthodologies ont fait l’objet, à partir des années 1980, de la part d’associations de malades. Michael Nurok, du Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles, a pour sa part présenté les effets de la pandémie sur l’organisation de la santé publique aux États-Unis, et notamment la compétition entre hôpitaux.

Puis, à l’instar des Witness Seminars mis en place par le Wellcome Trust, Catherine Cavalin a réuni un ensemble de praticiens hospitaliers européens, sud-africains et californiens, pour comparer la manière dont la maladie les a amenés à revoir leurs dispositifs de soins respiratoires.

Le séminaire a ensuite consacré deux séances à la question de l’institutionnalisation du risque économique et social. Dans le cadre du programme ANR Eurasemploi dont il a la charge, qui porte sur une comparaison eurasiatique des formes de la précarité au travail en régime de croissance économique, Bernard Thomann a organisé une session intitulée « Faire valoir sa condition de précaire : ethnographies des mouvements sociaux en Chine et en Grande-Bretagne ». Elle réunissait Éric Florence (Université de Liège), Ariane Mak (Université de Paris) et Ke Huang (doctorant à l’INALCO), et a bénéficié des commentaires de Chloé Froissart (INALCO).

Julien Caranton, pour sa part, a dirigé en collaboration avec la Chaire PARI (ENSAE/Sciences Po) une séance consacrée à l’évaluation des risques et ses enjeux au sein du secteur des assurances, de 1960 à nos jours. Outre Julien Caranton lui-même, au sujet de la responsabilité civile automobile, y sont intervenus Laurence Barry (Chaire PARI), qui s’intéressait aux modalités et aux effets de l’individualisation du risque, et Pierre François (CSO, Sciences Po & Chaire PARI) qui s’est interrogé sur les liens entre financiarisation et régulation de l’assurance.

Trois séances du séminaire, enfin, ont porté selon des modalités et des chronologies diverses, sur les savoirs relatifs aux populations, tels qu’ils ont été déployés par les États et sont rétrospectivement objectivables par les sciences sociales. Dans une session organisée par Paul-André Rosental, Stéphane Bacciocchi, Pascal Cristofoli et Bertrand Duménieu ont fait retour sur les expériences collectives de construction et d’exploitation de données géo-historiques qu’ont mises en œuvre, sur une durée parfois de plusieurs décennies, le LaDéHiS (CRH EHESS) dont ils sont membres, sur les bases de données qu’elles ont permis de produire, et sur la façon dont elles interrogent la localisation, la segmentation et la hiérarchie des populations du XVIIIe siècle à nos jours.

Élodie Richard a rassemblé Mathieu Aguilera (Centre d’histoire de Sciences Po) et Romy Sanchez (CNRS-Université de Lille) dans une séance consacrée aux administrations et savoirs sur les populations dans l’Espagne péninsulaire et ultramarine du XIXe siècle. La mise en place de systèmes stables de collecte d’informations chiffrées sur le territoire et la population a servi à y définir les contours de la « nation » comme entité politique souveraine, mais aussi moyen de soutenir de nouveaux domaines pour l’action publique.

Enfin, Luc Berlivet, Fabrice Cahen et Mathilde Rossigneux-Méheust ont comparé leurs approches respectives de ce que l’on peut qualifier de « biopolitique au village ». La communication du premier a porté sur le fichage des populations et la politique de la reproduction dans la lutte contre la thalassémie en Italie, des années 1950 aux années 1970. Toujours sur cette période, Fabrice Cahen est pour sa part revenu sur la célèbre enquête collective sur Plozévet, en se situant plus spécifiquement sur la recherche de l’« isolat » génétique de cette « population-laboratoire ». Enfin, Mathilde Rossigneux-Méheust et Marie Derrien (Université de Lille) ont présenté une intervention sur les véritables « villages psychiatriques » du centre de la France qui, de 1890 à nos jours, se sont spécialisés dans une espèce d’économie de colonies familiales destinées aux soins aux troubles mentaux.

Historia moderna y contemporánea de las Españas : debates e investigaciones actuales

Élodie Richard (LIER-FYT)
Jean-Fréderic Schaub (CRH-GEI)
Bernard Vincent (CRH-GEI)

Compte rendu :

Durante el curso 2020-2021, marcado por la pandemia, tomamos dos decisiones estratégicas: alargamos el seminario en los dos semestres y, al ser impartido a distancia, lo abrimos a oyentes, estudiantes y colegas, de América Latina. A lo largo del año asistieron participantes de México, Colombia, Perú y Argentina.

Élodie Richard presentó sus investigaciones sobre el krausismo y el nacimiento de la sociología en España, sobre los debates y las polémicas tocantes a la consanguinidad en la España del siglo XIX; sobre cómo se sitúan hoy los historiadores en relación con la adopción de leyes sobre la "memoria histórica".

Bernard Vincent comentó las aportaciones del libro editado por Frédéric Alchalabi, Le charme du Maure: Enquête sur le Tractado del origen de los reyes de Granada, París, e-Spania Books, 2019; presentó elementos de una nota crítica sobre Stuart B. Schwartz, All can be saved, New Haven, Yale U.P., 2008 ; participó en un debate sobre el libro de Manuel Peña Díaz, Historias cotidianas, Granada, Editorial Comares, 2019 en presencia de su autor ; presentó las principales conclusiones del expediente sobre la Inmaculada Concepción, publicado por el Fondo de Cultura Económica; y finalmente, junto con Cécile Vincent-Cassy, presentó la investigación qua acaban de concluir sobre el pintor Juan de Pareja, esclavo, maestro y modelo.

Jean-Frédéric Schaub abordó varios temas, la cuestión racial en la historia ibérica, la limpieza de sangre y la Inquisición, la constitución de la pintura de casta como objeto historiográfico, la historia social de los mestizos en la América colonial, los debates historiográficos sobre raza, color de la piel y estatuto personal en los sistemas esclavistas nacidos de la trata atlántica.

También nos beneficiamos de la presencia de cuatro colegas que se presentaron una de las sesiones del seminario:

- Beatriz Fernández (EHESS /Géographie-Cités) “La construcción territorial del Gran Madrid (1900-1939)”

- Gibrán Bautista y Lugo (UNAM-México) “La mediación local, dinámica estructurante de los imperios ibéricos”

- Caroline Cunill (EHESS / Mondes Américains) “Traducir el derecho en el Nuevo Mundo”

- Mathieu Aguilera (Centro de Historia de Sciences Po) “La Estadística administrativa y el censo de población en la España decimonónica”

2021-2022

Histoire sociale et politique des populations. Biopolitique et risques (XVIIIe-XXIe siècle)

Élodie Richard (LIER-FYT)
Paul-André Rosental (Sciences Po)

Compte rendu :

Ce séminaire, organisé par le groupe ESOPP (Études sociales et politiques des populations, de la protection sociale et de la santé), propose une réflexion sur l’auto-fabrication des sociétés à partir de l’objet « population ». Situé au croisement de l’histoire sociale et démographique, de l’histoire des savoirs, du droit et des politiques publiques, il a abordé cette année un ensemble de questions (telles que la production des savoirs anthropologiques, la prise en charge de l’enfance abandonnées, ou le recrutement militaire) sous l’angle de la « race » , de la construction et des usages des catégories raciales. 

Le séminaire a commencé par une conférence de Pierre Birnbaum (Sciences Po) sur l’histoire de l’antisémitisme américain. La séance de décembre 2021  fut consacrée à l’histoire de la race et des théories raciales depuis l’époque moderne, autour des interventions de Silvia Falconieri (CNRS-IMAF), Arnaud Nanta (ENS Lyon-Institut d’Asie Orientale), Jean-Frédéric Schaub (EHESS-CRBC). En janvier 2022, Stéphane Baciocchi (CRH-EHESS), Julien Caranton, Audrey Colonel-Coquet (LARHRA), Anne Lhuissier (CMH) et Mathieu Rivero (IDHES) nous ont présenté leur enquête : « La fabrique collective. Économies domestiques, communautés locales et solidarités ouvrières, 1845-1903 », consacrée à l’histoire de la ganterie de Grenoble, et aux enquêtes dont elle a fait l’objet au XIXe siècle. Pour la séance suivante, l’historienne nord-américaine Nara Milanich (Barnard College, Université de Columbia) est intervenue sur le thème de la marginalisation sociale des enfants illégitimes dans le Chili libéral (fin XIXe-début XXe siècle). Lors de la séance de mars, consacrée à l’histoire de la médecine coloniale en Afrique et en Asie du Sud-est, nous avons pu entendre Claire Fredj (Université Paris Ouest Nanterre-La Défense) évoquer le cas de l’Algérie au XIXe siècle ; Laurence Monnais (Université de Montréal) celui du Viêt-nam pendant la période coloniale et Marie de Rugy (Sciences Po Strasbourg) celui des congrégations féminines missionnaires soignantes en Indochine française et Birmanie britannique (XXe siècle). En avril, Marianna Scarfone (SAGE, Université de Strasbourg), Tuomas Laine-Frigren (Université Jyväskylä, Finlande), Mat Savelli (Université de MacMaster, Canada) nous ont présenté leurs recherches sur les mouvements d’hygiène mentale, dans la première moitié du XXe siècle, dans différents contextes nationaux et locaux (Italie, Finlande et Yougoslavie). 

En mai, dans le prolongement de la réflexion que nous avons lancée en 2020 sur la Covid-19, plusieurs membres du groupe Esopp ont présenté le résultat d’une enquête sur l’histoire des dispositifs respiratoires depuis le XVIIIe siècle, conduite collectivement par Catherine Cavallin (CNRS-IRISSO) , Judith Rainhorn (Université de Paris 1), Anne Rasmussen (EHESS-CAK), Marie Thébaud-Sorger (CNRS- CAK) et Frédéric Vagneron (Université de Strasbourg-Sage). Cette enquête envisage la transformation contemporaine des pratiques de soin à la lumière des conceptions de la santé respiratoire, des savoirs sur l’asphyxie, des dispositifs techniques de réanimation et de protection (masques respiratoires). En juin, Aude-Marie Lalanne-Berdouticq (postdoctorante, LIER-EHESS) est intervenue sur la question du rôle des médecins dans l’évaluation et le recrutement militaire (France-Grande-Bretagne, 1900-1918).

2022-2023

Pas de séminaire.